mardi 11 janvier 2011

"La décroisance" & Internet: un grand coup dans ton ...

Ouais alors le billet qui va suivre est le premier vrai billet « dans l’lard » du blog en mode "zoro", donc attention à l’éclaboussure de venin. C'est quoi le soucis alors? Mon profond agacement (pour être poli) envers le «"journal"  la décroissance.
Le journal "des objecteur de croissance entend être un « Journal de combat, qui veut faire progresser une cause encore minoritaire"
C’est pas la première fois que je m’agace d’un de leur articles (je suis maso pour continuer à le lire) mais le je dois dire que c’est un peu fort pour moi. Avant tout je précise que je ne jette pas le bébé avec l’eau du bain. Il y a du bon (parfois) dans ce papier, et même dans l’idéologie du même nom qu’il défend, et je ne suis pas en total désaccord avec le combat des « casseur de pub » qui le publie. Mais ce journal est vraiment capable du pire.


Am I a digital tox? Are you?
L’objet du délire ? Un article en page centrale intitulé « Numérique no limit » complètement délirant, à charge, malhonnête, racoleur, biaisé ; blindé d’amalgames, d’idée reçues, occultant le meilleur pour laisser place au pire afin de mieux faire passer leur message de néo-hippy boboïste à deux balle « internet c’est mal/ça pollue/… » . Pour un journal qui se veut le porte-parole d’un mouvement alternatif, tomber dans un racolage même pas digne d’un sujet de pernault sur tf1 ca la fout vraiment mal. Vous l’aurez compris cet article s’attèle à démonter tout ce qui touche de près ou de loin aux nouvelles technologies, internet en 1ere ligne. A se demander pourquoi leur site de propagande est encore en ligne tant l'outil semble diabolique...




Premier coup sur le bec : l’encart intitulé « la tyrannie de l’instant » qui reprend une excellente
théorie de Paul Virilio sur la tyrannie du temps réel qui mériterai d’ailleurs un petit billet. Franchement, quand on reprend à son compte et presque mot pour mot une idée - et c’est pas interdit- , la moindre des choses quand on est honnête intellectuellement c’est de citer la source, par honnêteté mais aussi par respect pour l’auteur et le lecteur. Je veux bien comprendre le vide intellectuel intersidéral de ces gens-la sur le sujet internet mais faire du copier-coller comme ca c’est juste lamentable. (Le pire, c’est que je suis intimement persuadé que les auteurs sont tombé sur cette théorie en cherchant... sur internet). Je ne discuterai pas du bien ou du mal-fondé de cette théorie ici tant ce manque de rigueur me semble suffisant à démontrer la malhonnête des auteurs  dans leur argumentation.

Plus globalement, au fil de l’article : péché ici ou là des formules savoureuses dont voici un extrait des plus belles pépites :

Au sujet des ebooks :« Pourquoi en avoir autant [de livre] alors qu’on en lit un seul à la fois et seulement une vingtaine par an pour les gros lecteurs ?»  

Ben voyons ! C’est vrai quoi,  que ferait-on avec « une bibliothèque dans sa poche » puisqu’on ne lit « qu’un seul livre à la fois » ? Aux dernières nouvelle il n’est pas inutile de s’acheter un meuble pour y ranger ses bouquins (et on achète rarement le meuble + 300 livres pour le remplir) je ne vois pas en quoi acheter un e-meuble pour y ranger ses e-bouquin serait moins pertinent? Et puis, je suis peut-être un mutant mais 20livres/an... 

Au sujet d’internet en général, et de google earth en particulier : « […] Google Earth lui permet de voir le monde depuis le ciel, rien ne lui échappe [l’internaute – vous -], voici venu le temps de l’homme dieu »

N’avez-vous jamais, vous aussi, ressentit ce sentiment de toute-puissance en recherchant le trajet le plus simple entre votre appartement et le dentiste sur google-map (dérivé de google-earth) ? Franchement là l’auteur aurait mieux fait de garder pour lui ces gros délires de toute puissance. S’il se sent demi-dieu en consultant google earth, je lui conseillerai plutôt de se mettre au vert rapidement.

A propos d’internet :« [Il] donne l’illusion de la toute-puissance (sic, encore elle décidément une psychanalyse s’impose) : tout voir, tout savoir, accéder à toute les connaissances immédiatement, accumuler les biens immatériels (musiques, textes, vidéos, contacts, infos…) »

Carton Rouge
Bon alors là c’est le bouquet, et le pire c’est que ça résume globalement la pensée générale du brulot. Ces gens témoignent là de leur méconnaissance totale du sujet qu’ils abordent. Effectivement, internet permet d’avoir accès à – presque - toutes les formes de création (et donc le meilleur et le pire) et gratuitement qui plus est. C’est vrai qu’il est diabolique de permettre un accès quasi-illimité à la culture à des gens (comme moi) qui n’ont pas forcément les moyens financier ou autre. Combien d’artistes, de films, de texte, d’idées ai-je pu découvrir depuis 10ans que j’utilise internet ? L’enrichissement que j’en ai tiré et que j’en tirerai, comme bien d’autre, est in-quantifiable et inestimable et ne m’aurai jamais été permis sans cet outil. Pour prendre l’exemple (un peu caricatural) de la musique, nos parents connaissaient bien 4,5 ou 6 artistes, c’est tout. Et il leur était– presque - impossible d’élargir cet horizon (à moins d’être porté sur la chose, d’avoir des moyens etc.). Nous, leurs enfants en connaissons des 10aines. Est-ce là une tare ?


Pour conclure, je pense qu’il est important de préciser que tout n’est pas faux dans cet article, et même pour sa plus grande partie est vrai : contrôle des données privées course à l’équipement, surconsommation de gadgets, dérive mercantile, abrutissement, dérive voyeuriste/exhibitionniste, pollution.
Ces problème sont réels, et méritent d’être soulevés, débattus et résolus. Finalement l’article" pose les bonne questions mais au mauvais problème". Les travers d’internet ne sont que les travers de l’humanité. INTERNET EST NEUTRE ET N’EST QUE CE QUE L’ON EN FAIT. Et je pense que c’est ca qui leur fout un pet, car c’est beaucoup plus simple de s’en prendre à une technologie qu’a la nature humaine, naturellement violente, voyeuriste, exhibitionniste, territoriale, égocentrique etc
Internet est le reflet de ces travers, mais le limiter à ces mauvais côté est aussi réducteur que de réduire l’humanité à ces même défaut. C’est pas seulement la preuve d’une grande partialité et d’un parti pris évident de la part des auteurs, c’est la preuve d’un grand manque de foi en la nature humaine et en ses cotes positif. Attaquer internet de cette façon c’est comme filer des coups de poings dans le miroir parce que l’image qu’il vous renvoi vous déplaît.
Pourquoi minorer les bienfaits d'internet en matière de culture et de savoir , de liberté d'expression (, de démocratie etc. ?

Gardons la foi en tous ces passionnés qui continuent à faire vivre le "coté clair" du web, celui du partage, de l’entraide, de la contrainte choisie, de la gratuité, de la démocratisation des savoirs…Ces résistants qui luttent dans l’ombre contre le "côté sombre du web", contre ces tyrans qui voudraient en faire le temple de l’hyper-consomation, du « chacun pour soi » et de la sous-culture mercantile.

4 commentaires:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Noober Than You a dit…

Thank you david, i'm working on it !

Anonyme a dit…

Salut à toi mystérieux blogueur,

et BRAVO pour ce post qui m'a ouvert les yeux sur le manque d'honnêteté du dossier polémique de La Décroissance. Obsolescence programmée des standards, tyrannie de l'instantanéité, narcissisme exacerbé, promotion de la médiocrité... En tant que "Digital native" devenue webmarketeuse par paresse, je m'interroge sur ces sujets. Grâce à toi, j'ai découvert Paul Virilio. D'accord avec toi sur le fait que web = outil d'émancipation + ce sont les hommes qu'il faut incriminer, pas l'outil.
D'ailleurs dans le genre racoleur, tu as aussi le livre "La pensée PowerPoint" de Frommer, qui n'est pas mal non plus(cf. http://www.redaction-web-seo.fr/blog/vade-retro-powerpoint).


A+

Aurélie

Noober Than You a dit…

Effectivement "La pensée PowerPoint" dont j'avais déjà entendu parler souffre du même syndrome qui l'auteur du dossier de la décroissance...

Certains blogs (sic) ont repris ce dossier de manière dithyrambique, et surtout l'idéologie de "l'écrasement spatial" etc, que développe Paul Virilio. Mais chuuut pas un mot!

A bientôt.